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Malgré l'augmentation de sa population et l'expansion de son économie, le poids démographique et politique du Québec dans l'ensemble canadien diminue constamment depuis 125 ans. |
Le Québec ne sera pas défendu au sein du régime canadien si la
grande majorité des députés québécois est membres d'un parti pancanadien, qu’ils
soient au pouvoir ou dans l’opposition. Ces députés fédéralistes, ou
« silencieux », devront se plier à des compromis au sein de leur caucus.
C'est pourquoi, même si 59 des 103 membres de l’Opposition officielle
néodémocrate élus le 2 mai 2011 provenaient du Québec, on n’a plus entendu parler
des enjeux québécois à la Chambre des Communes après cette date. Pire encore, les
députés néodémocrates se sont abstenus de dénoncer les travers d’un régime
fédéral au sein duquel le Québec pèse de moins en moins lourd. D'ailleurs, si
la tendance se maintient, il y a fort à parier que les députés néodémocrates ne
formeront même pas l'Opposition officielle. Et pour leur part, les députés
libéraux fédéraux québécois, qu'ils soient au gouvernement ou dans
l'opposition, ont un dossier qui pèse très lourd. Il ne reste donc qu’un choix
sûr, le Bloc québécois.
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Avec 78 sièges sur 338 à la Chambre des Communes, les Québécois ne peuvent pas choisir le gouvernement du Canada. Au mieux, ils obtiendront une part congrue dans celui qui sera choisi par les Canadiens des autres provinces. Mais ils peuvent, comme en 2004, 2006 et 2008, empêcher la formation d'un gouvernement majoritaire et influer sur le parti qui sera au pouvoir. Pour les dernières prédictions pancanadiennes, voir CBC Poll Tracker: http://www.cbc.ca/news2/interactives/poll-tracker/2015/index.html. Pour des projections dans chaque circonscription, voir: http://www.threehundredeight.com/p/canada.html. |
Pour peu que l'on croie que le Québec est une nation, les
députés fédéraux du Québec doivent faire office de vigiles, et ce, aussi
longtemps qu'il est une province du Canada. Seul le Bloc nous garantit
d'exprimer toujours, sans compromis et avec force la voix du Québec. Un seul
parti s'est opposé à l'oléoduc Énergie Est, qui n'apporte rien au Québec que
des risques de catastrophes. Un seul parti a exprimé clairement le consensus
québécois selon lequel toute transaction publique, pas seulement la prestation
de citoyenneté, doit se faire à visage découvert. Après tout, on n'a pas que
des droits religieux, on a aussi des devoirs civiques. Dans ces deux dossiers,
ou bien le NPD joue sur les mots, ou bien il se cache derrière les décisions
des tribunaux.
Enfin, même si on en parle peu en ce moment, le projet de
faire du Québec un pays reçoit encore l'appui de plus de 30% à 40% des
Québécois. Pourquoi faudrait-il que les représentants du peuple québécois dans
le parlement canadien soient tous des fédéralistes ou des « silencieux » ?
Parce que « la souveraineté se fera à Québec et pas à Ottawa? » Trêve
d’angélisme. Pendant ce temps, le régime canadien renforce son emprise sur le
Québec. Le NPD ne critique pas ce régime, pas plus qu’il ne parle de
souveraineté. Il conforte les Québécois dans l'impression qu'ils peuvent faire
abstraction de la question nationale et faire comme si le Québec était déjà un pays.
Il fait répéter, après Miron, que « tant que l'indépendance n’est pas
faite, elle reste à faire ». Si les partisans du projet d'indépendance
étaient cohérents, ils voudraient ramener la question nationale à l'ordre du
jour en votant pour des candidats souverainistes.
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Dans la fenêtre d'un appartement d'Édimboug: le drapeau catalan en haut, le drapeau écossais en bas à gauche, et le drapeau québécois. |
En 2015, les Écossais et les Catalans ont servi une belle leçon
aux Québécois. Les premiers ont élu 55 députés indépendantistes sur 59 dans le
parlement britannique. Les seconds ont voté à 48% pour des partis
indépendantistes qui ont ainsi remporté la majorité des sièges aux élections
régionales. La première étape de la relance du mouvement souverainiste
québécois est l'élection d'au moins 12 députés bloquistes à la Chambre des
communes, afin que ce parti retrouve son statut de parti officiel et les moyens
d'expression nécessaires à la défense des intérêts du Québec et du projet
indépendantiste.
Tout siège qui échappe au parti conservateur, au Québec
comme ailleurs, réduit les chances de Stephen Harper d’être reconduit au
pouvoir. Mais le seul moyen d’aider le Canada à se débarrasser du gouvernement
actuel tout en défendant les intérêts du Québec et en redonnant droit de cité
au mouvement souverainiste est de voter pour un candidat du Bloc québécois.
Dans ma circonscription, seulement deux candidats ont des chances : le libéral et le conservateur. Je ne me sentirais pas bien si, après avoir voté Bloc, c'était le conservateur qui était élu.
RépondreSupprimerAh bon, ce serait mieux si le PLC de Justin Trudeau passait? Vous seriez à l'aise avec un gouvernement dont les politiques sont, essentiellement, anti-Québec? Et vous êtes à l'aise avec l'histoire du PLC? Dois-je vous rappeler, m. Auclair, que la Loi sur la clarté, la commission Gomery, le vol du référendum de 1995, le coup d'État de 1982, le sabotage de Meech, le multiculturalisme, qui noie le Québec dans un ensemble culturel aux accents fortement communautaristes, et la Charte des droits et liberté, là où la dictature des juges et des droits individuels a charcuté la loi 101, sont l'apanage du PLC?
RépondreSupprimerComme l'article de Michel le dit, voter fédéraliste ne donne aucun avantage pour un Québécois. Pas hier, pas aujourd'hui et pas demain. Le Québec est prisonnier d'une structure coloniale de laquelle il sortira le jour où les Québécois comprendront que votre logique est ce qui nous fait le plus mal. Et voterons massivement pour l'indépendance. Autrement, ce n'est que se mettre volontairement dans la gueule du loup. Et le loup, c'est le Canada...
À qui répondez-vous? À moi?
SupprimerLe PCC est tout aussi anti-Québec que le PLC. Et, de plus, il détruit toutes les bons côtés du Canada, pays dans lequel, veux, veux pas, je dois vivre.
De toute manière, là n'est pas la question: on ne vote pas pour un gouvernement, on vote pour un député. Et je ne suis quand même pour encourager l'ancien chef du Parti Égalité, non?